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Ce blog regroupe des articles sur les Afro Antillais, qui font l'actualités dans le monde.
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28.03.2007
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Léon de Lepervenche

Publié le 22/08/2007 à 12:00 par feobus
Né le 21 novembre 1907 à Saint-Denis et mort le 14 novembre 1961 à Le Port, Léon Vincent de Paul Marie Jules Simon de Lepervenche est un homme politique réunionnais.

Il est considéré comme l'un des pères de la départementalisation de son île.

Élu député le 21 octobre 1945, il s'embarque le 19 novembre qui suit à bord d'un Junker 52 à destination de l'aéroport du Bourget aux côtés du docteur Raymond Vergès. À Paris, ils initient ensemble la loi de départementalisation (19 mars 1946) qui transforme en départements les quatre vieilles colonies que sont alors la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Réunion.

la departimentalisation

Publié le 22/08/2007 à 12:00 par feobus
Avant la départementalisation
Les attentes des populations
vie en Martinique

Les bidonvilles, les hospices aux conditions sanitaires des plus douteuses et la multitude de cas d’éléphantiasis dans les ruelles des bourgs-capitale de la France Outre-mer, au début du XXème siècle ont marqué la mémoire des Anciens. L’exigence d’une égalité de traitements entre la Métropole et les colonies s’inscrira très vite dans la conscience collective, dès la fin de la guerre en Guadeloupe, Guyane, Martinique et à la Réunion.

Le système avant la départementalisation
Après l’abolition de l’esclavage, au combat contre la ségrégation raciale et institutionnelle s’ajoute désormais le combat pour l’égalité sociale. Les hommes de couleur libres peuvent certes se présenter aux élections et être élus, mais cette citoyenneté toute relative a un coût. Avant la Départementalisation l’organisation des pouvoirs publics fixée en Métropole ne s’applique pas dans les colonies. Sur les quatre colonies, un gouverneur veille à l’application des lois définies par la Métropole et se charge du commandement général et de la haute administration

Le droit de vote
Il n’appartient qu’à ceux qui paient un montant d’impôt précis, correspondant à leurs revenus. Tout ceux qui ne gagnent pas suffisamment d’argent pour avoir le droit de voter, sont exclus de l’expression citoyenne. Elle demeure donc l’apanage des colons et de quelques mulâtres et métis. S’appuyant sur le climat de la Libération, de la domination politique du Conseil national de la Résistance, les élus à la députation de ces « 4 vieilles » colonies voient dans la départementalisation envisageable, une possibilité d’accès à un traitement égalitaire avec les français de la Métropole.

L’air du temps
Le destin des Antilles-Guyane et de la Réunion se joue à San Francisco le 26 juin 1945. l’Allemagne nazie vient de capituler. Le Japon est en train de perdre face aux Etats-Unis. Cinquante-et-un pays, dont la France, signent la charte de l’Organisation des Nations unies (Onu). L’Onu a pour mission d’éviter des conflits tels que celui qui vient d’ensanglanter la planète. Les Nations s’engagent alors à écouter les revendications des peuples colonisés et à leur attribuer plus d’autonomie, à : « développer leurs capacités à s’administrer elles-mêmes, à tenir compte des aspirations politiques des populations et à les aider dans le développement de leurs libres institutions politiques ». Extrait de la Charte de San Francisco de l’Onu en 1945


Aimé Césaire
La position des élus de l’Outre-mer
A cette époque Césaire est convaincu du fait que la Départementalisation est un moyen direct de mettre fin au « chaos social ». Ce « mandaté du peuple » et ses collègues Léopold Bissol pour la Martinique, Raymond Vergès et Léon de Lepervanche pour La Réunion, Rosan Girard et Gerty Archimède pour la Guadeloupe, élus communiste, participent à la première Assemblée constituante de la 4ème République. Leur proposition de loi et celle du Guyanais Gaston Monnerville, déposée le 17 janvier 1945, trouvera un écho unanime au sein de l’Assemblé nationale et donnera naissance à la loi de Départementalisation.

La départementalisation de 1946
La Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et La Réunion passent donc un cap nouveau, le 19 mars 1946, en accédant au statut de départements français. Ces régions, éloignées de plusieurs milliers de kilomètres de distance du centre qu’est Paris, espèrent à cette occasion une reconnaissance de leur citoyenneté par la force de la loi. Les représentants de ces « vieilles colonies » sont convaincus du fait que ce statut va mettre un terme au colonialisme et aux inégalités sociales et économiques.

Revendications
Dans ces « quatre vieilles colonies », une nouvelle classe d’élus politiques locaux voit le jour et amènent des revendications. Ils réclament que la population des « quatre vieilles » accède à une certaine égalité entre tous les citoyens français : mêmes droits, mêmes devoirs et surtout mêmes acquis sociaux. Ainsi les quatre colonies intégrées à la France bénéficieraient des acquis sociaux, du Code du travail et d’établissements publics identiques à ceux de la métropole. Elles souhaitent aussi obtenir une certaine autonomie économique et commerciale et traiter directement avec les îles voisines. Par ailleurs, en acceptant d’intégrer ces régions, la République pense obtenir de la reconnaissance et du dévouement de la part de leurs populations.

Les partisans de la départementalisation
En Martinique
En 1945, la ville de Fort-de-France a pour maire un enseignant et un écrivain. Il s’appelle Aimé Césaire, il n’a même pas 33 ans mais constitue déjà une grande figure de l’histoire des Antilles et de la France. Député à l’Assemblée nationale française, le jeune élu communiste prône l’égalité des races et l’anticolonialisme, il est un fervent partisan de la départementalisation de la Martinique.

A la Réunion et en Guyane
Ce sont Raymond Vergès et Léon de Lépervanche qui défendent le projet avec des arguments quasi similaires à ceux d’Aimé Césaire. Avec le Guyanais Gaston Monnerville, tous plaident la cause des quatre vielles colonies.

L’attente d’une départementalisation adaptée
En mars 1946, aux cotés de Léopold Bissol et Georges Gratiant, Aimé Césaire rapporteur auprès de l’Assemblée nationale se lève et prend la parole lors des débats en mars 1946. Au nom du peuple qui l’a mandaté il demande, non pas l’assimilation, qui pour lui serait l’équivalent d’une aliénation, mais une départementalisation adaptée. Il s’agit d’intégrer la République tout en conservant les spécificités culturelles géographiques et historiques qui sont celles de ces quatre colonies et non de se fondre et de perdre son identité d’ultramarin. Après plusieurs jours de discussions ces débats aboutiront à la promulgation de la loi de 1946 sur la départementalisation : Désormais la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion font partie des 94 départements français.

Le désaccord des indépendantistes
Si quelques travailleurs se réjouissent de cette nouvelle qui leur permet d’acquérir des droits, pour beaucoup d’habitants d’Outre-mer, la départementalisation n’a pas de signification concrète. Les partis indépendantistes manifestent leur désaccord. Aimé Césaire exprime son insatisfaction faces aux espérances soulevées par cette loi. La structure politique des nouveaux départements a été modifiée sur le modèle de ce qui existait déjà dans les départements de métropole, mais la situation économique et sociale est décevante, l’autonomie tant espérée n’est qu’un leurre.

La loi de décentralisation
Le 31 décembre 1982, avec la décentralisation les quatre départements d’Outre-mer cumulent deux statuts : ils deviennent des régions monodépartementales. Chaque Région d’Outre-mer se voit alors dotée d’un préfet et d’un Conseil régional qui côtoie le conseil général, ce qui entraîne un certain nombre de dysfonctionnements dans la gestion du bien public.

La loi programme
En 2003, la loi programme pour l’Outre-mer vise à donner plus d’autonomie aux DOM en favorisant la création d’emplois et les investissements privés, notamment grâce à des mesures de défiscalisation.

Bilan
Progrès économique et social
Il est évident que les changements socio-économiques liés à la départementalisation ont radicalement modifié le quotidien des habitants des départements d’Outre-mer. La modernisation gagnant du terrain, la misère a considérablement diminué en quelques décennies.

Le recul de la pauvreté
C’est la conséquence de l’amélioration du niveau de vie, aux Antilles, en Guyane et à la Réunion. L’Hexagone a misé sur un concept de développement économique et social en favorisant le progrès des secteurs éducatifs et sanitaires, en aidant les personnes les plus défavorisées, et en privilégiant, en théorie, l’égalité des chances.

La naissance d’infrastructures
Axes routiers, ports et aéroports ont apporté aux DOM une nouvelle façon de valoriser l’exportation et l’importation, celle-ci étant limitée par une barrière douanière, l’octroi de mer, qui protège ainsi le marché local.

Le développement de nouveaux secteurs
Le tourisme pour les Antilles et la Réunion, ou l’industrie aérospatiale pour la Guyane, ont dynamisé l’économie de ces départements.

Avancées sociales
Sur le plan social, le taux de mortalité a été divisé par dix et l’espérance de vie a augmenté de plus de dix ans. L’analphabétisme, qui approchait les 30 % aux Antilles avant 1946, a reculé pour devenir quasi inexistant. Le taux de réussite au baccalauréat dans les DOM avoisine 75 %.

Une loi jugée aujourd’hui « inadaptée »
Aujourd’hui bon nombre d’intellectuels et d’hommes politiques, qui ont reconnu la nécessité de la départementalisation à un moment donné, soulignent les limites de cette loi. Les désillusions ont engendré la constitution de partis indépendantistes, souvent virulents. Un point unit toutefois les défenseurs de la départementalisation et leurs opposants : bien que la loi de 1946 ait favorisé le développement des DOM, elle est désormais inadaptée.

La singularité de chaque DOM
Un modèle uniforme ne peut plus convenir aux îles caribéennes, à la Réunion isolée dans l’océan Indien et à la Guyane sud-américaine. Chaque Région réclame dorénavant que la départementalisation fasse cas de la singularité de chaque DOM et de la spécificité des peuples.

L’analyse des intellectuels
Au nom des Antilles, Patrick Chamoiseau et Edouard Glissant n’hésitent pas à parler « d’assistanat généralisé ». En Martinique, Aimé Césaire relève la nécessité de prendre en compte les particularités locales et de privilégier la décentralisation en allant vers une plus grande autonomie. Pour Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau, il faut ajouter à un phénomène d’acculturation « le mal-être généralisé ».

Les revendications identitaires
Cet élan identitaire émergeant dans les DOM répond de fait à la répression culturelle exercée jusqu’à la fin des années 70. L’Hexagone a proposé aux habitants d’Outre-mer un modèle d’assimilation duquel nul n’est censé s’écarter. Cependant de plus en plus d’Ultramarins reviennent à leur Culture, par la revendication de leur langue créole, de leur littérature et de leur musique.

Une évolution attendue
De manière générale, les représentants des classes politiques des DOM réclament plus de marge de manœuvre dans leurs départements respectifs. Ceux qui ont vécu l’aventure de la décentralisation et qui témoignent encore aujourd’hui, s’accordent pour penser et pour dire, qu’il est temps de faire évoluer ce statut vers un statut plus autonome et plus ouvert. La majorité des intellectuels constatent également que les acquis sociaux et économiques ont paradoxalement engendré une certaine forme d’assistanat et d’acculturation qu’ils jugent importante. Ils fondent leurs espoirs d’évolution sur le niveau de formation de leur jeunesse, capable, selon eux, aujourd’hui, de prendre en charge le destin de chacune de leur Région.

rfo

Gerald Asamoah se plaint du racisme

Publié le 21/08/2007 à 12:00 par feobus
Gerald Asamoah se plaint du racisme
La fédération allemande de football a ouvert une enquête sur des propos racistes qu'aurait tenu le gardien du Burussia Dortmund à l'égard de Gerald Asamoah, l'international allemand originaire du Ghana.

Selon Asamoah, Roman Weidenfeller, le gardien de Dortmund, l'aurait qualifié de "cochon noir" à la 51ème minute du match entre Schalke 04 et Dortmund.

"Dans la chaleur du moment, les gens disent parfois des choses qu'ils regrettent, et la tension était forte entre Schalke et Dortmund avant le match" a déclaré Asamoah.

"Mais quand vous entendez des choses de ce genre, vous ne pouvez être que vraiment déçu. Weidenfeller a regretté ses propos et s'est excusé pendant le match, mais je ne comprends pas pourquoi après le match il n'a pas admis les avoir tenu" a poursuivi l'international allemand. "Il devrait dire la vérité".

Gerald Asamoah a été le premier joueur noir a revêtir le maillot de la "Mannschaft", l'équipe nationale allemande.


grioo

l’extrême-droite guadeloupéenne

Publié le 21/08/2007 à 12:00 par feobus
Les affres du leader de Gwadloup doubout ont eu l’an passé un certain écho en Métropole lorsque l’individu, Ibo Simon, ancien chanteur et animateur radio fut poursuivi pour incitation à la haine raciale.

Le parti vient de tenir son premier congrès ce week-end rassemblant semble-t-il de nombreuses personnes.

Comme ses homologues métropolitains (FN,MNR etc), Gwadloup Doubout focalise son discours sur la lutte contre l’immigration alors que la situation se tend localement puisque que des immigrés , souvent originaires d’autres îles de la Caraïbe (principalement d’Haïti, mais aussi de Dominique), sont de plus en plus régulièrement agressés.

Ce genre d’exactions (incendies, violences physiques,"haitonnades"...) ont d’ailleurs suivi le procès d’Ibo et comme le rapporte RCI (Radio Caraïbes International)dans un édito du 24/01/02 les élus locaux restent globalement silencieux face à la montée de la xénophobie.

La dialectique difficultés économiques = faute aux immigrés, fonctionne à bloc. Même si les violences ne rassemblent pas massivement, Ibo est cependant soutenu et régulièrement réélu. Il obtient un certain soutien parmi la classe de petits propriétaires et commerçants mais aussi parmi les classes les plus défavorisées.

Ibo, par ailleurs anti-syndicaliste notoire, a par exemple mené une campagne contre les vendeuses ambulantes dans la rue principale de la capitale guadeloupéenne. Cette pratique de survie (j’ai un lopin de terre et trois légumes et je les vends à la criée) est très courante dans la Caraïbe mais maintenant interdite dans cette rue de Pointe-à-Pitre.

Et l’homme s’est fait sa réputation en faisant le pitre, et il sait l’origine de sa renommée. Il est apparu déguisé en clown au meeting de son parti, tapant à tous les rateliers pour se rallier les rieurs, les mécontents, les violents. Jean-Marie Le Pen "est un enfant à côté de lui", affirme-t-il, ne laissant aucun doute quant à ses préférences politiques. Il avait d’ailleurs été accueillir chaudement le dit Pen lors d’une de ses visites en Guadeloupe, le laissant ébahi. Sûrement pas habitué à se faire servir la soupe par d’autres nègres que ses domestiques, le borgne.

Ibo,qui utilise aussi dans son discours populiste poujadiste des références afrocentristes (il s’est un temps fait appeler Waka Danaka), se réclame de Farrakhan et de Marcus Garvey mixant ainsi connivences et revendications communautaires, et un discours bordélique sur le thème "négros, fainéants, bons à rien".

melanine.org

les dominicains ont leur Ibo Simon

Publié le 21/08/2007 à 12:00 par feobus
Par Karole Gizolme et Anne Lescot


Sur Canal 5 à Santo Domingo, l’animatrice Consuelo Pradel insulte en direct à la télé les Haïtiens qui travaillent et vivent en République dominicaine. Qui ne dit mot consent … L’anti-haitianisme se cultive depuis le XX°siècle. Pourtant, des organisations locales et internationales dénoncent les mauvais traitements dont sont victimes les Haïtiens depuis des années. Face à un événement qui s’est tenu à Paris en juin « Esclaves au Paradis » (exposition, projections de documentaires et colloque), le ministre des Affaires étrangères, Carlos Morales Troncoso, par ailleurs longtemps actionnaire des consortiums sucriers locaux, exige un droit de réponse dans les média français (Liberation du 04/07/07, Le Figaro ou VSD) dénonçant une « campagne de haine, dont les bénéfices n’iront certainement pas aux immigrés haitiens ». Allégations et double langage qui pourraient être inquiétants lorsque l’on mesure l’anti-haitianisme utilisé dans les plus hautes sphères de l’Etat. Le plus sinistre et sanglant exemple remonte à exactement 70 ans quand près de 15. 000 Haïtiens ont été massacrés à l’arme blanche pour « préserver la race dominicaine ». Plus récemment, ce 1er juillet 2007 et en mai 2005, des incidents ont dégénéré en lynchages meurtriers sans que les autorités ne lèvent le petit doigt. Sauf pour expulser des blessés, contrairement aux accords signés avec Haïti pour cesser ces pratiques arbitraires … La République dominicaine soucieuse de son image a signé plusieurs traités de droits humains et ne les a jamais respectés (voir le rapport d’Amnesty International). Aujourd’hui, elle s’indigne lorsque la situation des travailleurs haïtiens est assimilée à de l’esclavage contemporain. « Ils sont libres », écrit M. Troncoso dans Libération. Sans papier d’identité, quelle liberté ont-ils de circuler, d’aller dans un hôpital, d’envoyer leurs enfants à l’école ? Amnesty International rappelle qu’un Haïtien même en règle n’a aucune chance de ne pas être arrêté par un agent de l’immigration.

« Ils sont rémunérés ». Dans les bateyes, les « braceros » sont payés à la tonne de canne coupée et la balance ne fonctionne pas toujours équitablement. Les pesos gagnés sont dépensés dans les boutiques aux prix bien plus élevés que dans les villes proches où ils ne peuvent aller (transports trop chers et risques d’arrestation). Dans la construction, plusieurs rapportent que le jour de la paye au lieu de voir leur patron, ils se retrouvent nez à nez avec les agents de l’immigration chargés de les expulser. Evidemment sans paie. Il existe un salaire minimum en République dominicaine mais pas pour les Haïtiens.

« Ils travaillent de leur plein gré ». Prisonniers de ce système, que peuvent-ils faire d’autre ?

La documentariste Amy Serrano qui a projeté le 28 juin 07 « The Sugar Babies » sur le campus universitaire de l’Université Internationale de Floride résume après 26 mois d’enquête sur place : ''Les Haitiens n’arrivent pas sur place avec des chaînes au pied, ni contre leur volonté mais comme objet d’un trafic humain qui les maintent sans papier et sans possibilité d’améliorer leur vie. Ceci est de l’esclavage. »




On peut comprendre l’irritation des autorités dominicaines et des propriétaires de plantations (les familles Vicini, Fanjul et Campoyo) puisqu’est en jeu leur image à l’international. Quatre millions de touristes se pressent sur l'île selon les estimations de 2006. Les Américains (qui importent aussi le sucre dominicain) représentent 28 % des clients suivis par les Canadiens et les Français. Tous les moyens sont bons pour mener une contre campagne. Ecrire aux journaux dénonçant des « ennemis » de la République dominicaine (sans les identifier), faire croire qu’il s’agit d’actions contre les Dominicains et l’image du pays (alors que ne sont visées directement que les familles richissimes qui profitent de ce système et l’attitude des politiques) réaliser des documents vidéo à distribuer, identifier les ONG « amies et alliées », inviter des communicants ou des journalistes triés sur le volet et même payer en payer certains pour contredire les documentaires. Ce fut le cas du film d’Amy Serrano « the sugar babies » projeté à Miami (voir article dans dominicanoshoy.com). Des enveloppes allant de 300 à 2000 dollars ont été remises aux journalistes « amis ».


Le gouvernement dominicain et les sucreries investissent donc dans une stratégie de communication au lieu de changer un système qui fonctionne si bien depuis près d’un siècle au profit de tous les intermédiaires (y compris haïtiens) sauf des travailleurs (y compris dominicains). Les seules modifications faites portent sur la construction rapide de logements corrects, ce qui ne règle en aucun cas la question essentielle de l’exploitation et de leur non reconnaissance des Haïtiens au mépris des lois internationales.


Ce 11 juillet 2007, René Préval est invité en République dominicaine pour célébrer le centenaire de l’écrivain Jacques Roumain. Cette rencontre sera-t-elle aussi utilisée pour montrer des relations cordiales entre les deux pays ? Certes il est temps de dépassionner le débat. Dépassionner ne veut pas dire étouffer.


* Ibo Simon est animateur de télé en Guadeloupe. Il a été poursuivi en justice pour ses propos haineux proférés en direct pendant plusieurs années à l’encontre des ressortissants haïtiens et dominicais vivants en Guadeloupe. Il a même invité ses téléspectateurs à aller démolir la maison d’une famille dominicaise, acte retransmis en sur sa télé de l’époque Canal 10.

Adriaan Vlok

Publié le 20/08/2007 à 12:00 par feobus
Ancien ministre de la loi et de l'ordre (c'est-à-dire ministre de l'intérieur) à l'époque de l'apartheid, était poursuivi pour tentative de meurtre sur la personne de Frank Chikane.

Ce dernier, à l'époque secrétaire général du conseil des églises sud-africaines avait été victime d'une tentative d'empoisonnement : ses sous-vêtements avaient été imprégnés de poison et il était sorti indemne de la tentative d'assassinat par un concours de circonstances.
Vlok, ainsi que quatre co-accusés avaient plaidé coupables et ont été condamnés à la prison avec sursis dans le cadre d'un accord passé avec le procureur. L'année dernière, Vlok s'était distingué en demandant pardon au révérend Chikane, allant jusqu'à lui laver les pieds.

Reste que tout le monde n'est pas satisfait. Certains groupes de famille de victimes disparues sous l'apartheid demande que la justice soit plus transparente et que Adriaan Vlok soit jugé pour les autres violations de droits de l'homme commises lorsqu'il était aux affaires.

Beaucoup de secrets de l'ère de l'apartheid demeurent en effet toujours inconnus ou cachés, tandis qu'une partie des preuves a été détruite lors de la transition politique au début des années 90. La tentative d'assassinat du révérend Chikane (aujourd'hui conseiller du président Mbeki) n'avait par exemple pas été abordée par la commission vérité et réconciliation.

A l'époque, Adriaan Vlok avait demandé l'amnistie pour un attentat commis par ses services au siège du conseil des églises sud-africaines en 1988, amnistie qui lui avait été accordée. D'autres grandes figures de l'apartheid comme l'ancien président PW Botha n'avaient pas cherché à obtenir une quelconque amnistie et ne voulaient même rien avoir à faire avec la commission.


grioo

Le Bumidom

Publié le 20/08/2007 à 12:00 par feobus
Le Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'outre-mer (BUMIDOM) fut un organisme public français chargé d'accompagner l'émigration des habitants des départements d'outre-mer vers la France métropolitaine

Vidéo Youtube



Le BUMIDOM a été créé en 1963 par Michel Debré alors qu'il était encore Premier ministre à la suite d'un voyage effectué à la Réunion en 1959 avec le Général de Gaulle. Ses statuts sont publiés au Journal officiel le 7 juin de cette année. Ils précisent que « la société a pour objet de contribuer à la solution des problèmes démographiques intéressant les départements d'outre-mer. »

Au départ, le BUMIDOM n'était qu'un prolongement du Bureau du développement de la production agricole par ailleurs occupé par la Sakay, une enclave construite par des immigrés réunionnais à Madagascar à compter de 1952. Bon nombre des postes clés en son sein ont été tenus dès sa création par des anciens du BDPA. En outre, beaucoup de départs de jeunes Réunionnais vers la métropole se fera via l'enclave. Ils y recevront au préalable une remise à niveau pour cause d'illettrisme.

Le BUMIDOM s'installe d'abord Faubourg Saint-Honoré dans un appartement de six pièces dont la salle de bains sera transformée en accueil. La première antenne régionale sera par la suite créée à Cannes. D'autres suivront, notamment au Havre ou à Nantes. Cette dernière sera remplacée en 1959 par un centre ouvert à Dieppe. Les autres seront remplacées par de nouvelles antennes à Rouen et Marseille, le dernier centre ouvrant en 1973. Par ailleurs installé à Crouy-sur-Ourcq en 1965 et Simandres en 1968, le BUMIDOM se rapproche ainsi des portes d'entrée des migrants en métropole. À Paris, le Bureau finira par acquérir l'ancienne ambassade de Pologne rue de Crillon.


Selon Alphonse Técher, le BUMIDOM a organisé la venue en métropole de 70 615 personnes entre sa création et décembre 1981. Cela représente 44,7% d'un total de 157 000 migrants venus d'outre-mer s'installer en France métropolitaine durant cette période, les autres se déplaçant dans le cadre de leur service militaire, d'une mutation de la fonction publique ou d'une migration plus spontanée.

La politique migratoire du BUMIDOM n'a pas concerné les ressortissants de la Guyane, celle-ci ne connaissant pas les problèmes de surpopulation constatées dans les autres principaux départements d'outre-mer. La Guadeloupe et la Martinique ont émis respectivement 16 562 migrants et 16 580 migrants durant la période citée ci-dessus. La Réunion en a émis 37 473, soit plus de la moitié du total. Ils sont majoritairement originaires du sud de l'île, des Avirons à Saint-Philippe. La surcharge démographique y est critique. La population y est majoritairement blanche et donc réputée mieux susceptible de s'adapter à la vie européenne.

D'une façon générale, l'émigration organisée par le BUMIDOM n'a d'abord été qu'une émigration de travail. C'est notamment le cas jusqu'en 1966, année au cours de laquelle les migrants réunionnais cessent d'arriver par bateau depuis le Port de la Pointe des Galets et parviennent désormais en métropole par avion depuis l'aéroport de Gillot. Débarqués à Marseille, ils sont dispersés dans tout l'Hexagone pour y effectuer le travail d'agent des PTT. Réputés dociles, ils deviennent aussi ouvriers spécialisés sur les lignes de montage de Renault ou Simca. Ils changent de postes régulièrement et sont mobiles à l'intérieur du pays.

Mais avec la multiplication des procédures de regroupement familial, l'émigration organisée par le BUMIDOM devient au début des années 1970 une migration de peuplement. De fait, les migrants ne passent plus toujours par les foyers provisoires de travailleurs comme durant la première décennie. Ils se fixent définitivement dans des chambres meublées en centre-ville ou surtout en banlieue avec les autres populations émigrées. Mieux diplômées, les femmes désormais plus nombreuses sont orientées vers l'aumônerie et le secteur paramédical.

L'époque du BUMIDOM fut également celle du remplacement dans les DOM des migrants par des métropolitains à qui on assurait une prospérité dans ces colonies vidées de leur force de travail. Nombre de propagandes dans les différents ports proposaient a ceux qui recherchaient du travail, l'exotisme et tous les avantages liés aux conditions de vie sur place. On peut donc parler de "génocide par substitution". Au lieu d'inciter à la formation des autochtones, la France a préférer envoyer sur place "l'intellect" blanc pour continuer à fonctionner comme une république bananière.

En même temps, quel que soit le niveau d'instruction des migrants, ils furent embauchés à des tâches subalternes devant prouver que leur niveau était au-dessus de leur apparence, d'autres se firent happer par la pègre (énormément d'histoires de drogue et de prostitution, de disparitions...). Ce racisme sousjacent contribua a un enfermement psychologique de ces gens qui ne pouvaient plus exister pour ce qu'ils étaient vraiment.

Le BUMIDOM a été remplacé par l'Agence nationale pour l'insertion et la promotion des travailleurs d'outre-mer en 1982, à la suite de l'arrivée de la gauche au pouvoir. Entre temps, il a procédé au déplacement de milliers de personnes vers Paris et la province française, un déplacement sans retour que certains n'ont pas hésité à appeler une déportation, les conditions d'accueil des migrants n'étant pas celles qui leur avaient été présentées lors de leur départ.

Le programme mis en place par Michel Debré pour contribuer au repeuplement de la Creuse par l'immigration d'enfants réunionnais qui a depuis fait scandale a été porté par le BUMIDOM.

Aussi, celui-ci a été systématiquement dénoncé à compter du milieu des années 1970 dans la littérature et la musique réunionnaise. On trouve ainsi une critique du BUMIDOM dans l'ouvrage Zistoire Kristian, roman collectif paru en 1977. On en trouve d'autres dans les chansons de Danyèl Waro, un chantre du maloya sur l'île qui fut lui-même emprisonné en métropole à la suite de son refus de faire son service militaire.

On consultera également les chansons de Ziskakan. L'une d'entre elles sortie en 1980 s'intitule justement BUMIDOM. Elle se termine en affirmant :

« Bimidom, bimidom ou vol nout bann frer.
Bimidom, bimidom ramas pa manter.
Bimidom, bimidom ou fé mal nout ker.
Bimidom, bimidom na kas ton bann fer. »

Traduit du créole réunionnais au français, ce texte signifie :

« BUMIDOM, BUMIDOM, tu nous voles nos frères.
BUMIDOM, BUMIDOM, ne mens pas.
BUMIDOM, BUMIDOM, tu fais mal à nos cœurs.
BUMIDOM, BUMIDOM, nous casserons tes fers. »

le Bumidom

Publié le 20/08/2007 à 12:00 par feobus







C’est l’histoire de toute une génération d’Antillais qui auraient “choisi” (?) de s’expatrier vers la terre promise. Comme le sujet est épineux et particulièrement intéressant, il fallait au moins deux passionnés, intarissables sur le sujet, pour en débattre. Ca tombe bien, la rencontre avec Michel Reinette et Antoine Léonard-Maestrati, scénariste et réalisateur de ‘L’avenir est ailleurs’, c’est ici.

Non, n’a rien à voir avec le bonhomme caoutchouteux de Michelin. C’est l’abréviation du Bureau des migrations d’outre-mer, organisme bien méconnu de l’histoire contemporaine des Antilles. Sujet grave, qui a soulevé les intellectuels antillais - Aimé Césaire en tête - pendant vingt ans et a entretenu l’idée d’une mère patrie attentive aux peuples d’outre-mer. Les quelque 70.000 expatriés - et leurs descendants - à avoir bénéficié du Bumidom méritaient bien qu’Antoine Léonard-Maestrati et Michel Reinette reviennent sur cet événement que les manuels scolaires français semblent avoir définitivement oublié.


‘L’avenir est ailleurs’ évoque le Bumidom. Pouvez-vous nous parler de ce phénomène de migration qu’ont connu les Antilles ?


Michel Reinette : Il s’agit d’une migration organisée, en 1963, par Michel Debré, alors Premier ministre. A cette époque la France connaît une crise économique et les Antilles, une grave crise de l’emploi. Le Bumidom n’avait pas vocation à être généreux et a été mis en place par utilité et par malice politique. Pendant une génération, de 1963 à 1981, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été mécaniquement transportées, avec un aller simple, des DOM vers la France, avec au bout la promesse d’un boulot, d’un avenir, d’un eldorado.

Antoine Léonard-Maestrati : J’ajoute qu’à l’époque, dans les années soixante, bien que ce soit un département français, les Antilles étaient une société coloniale. Le Noir pauvre était un moins que rien. On lui a fait croire qu’il était un Français comme tout le monde. Quand il partait vers la mère patrie, il partait pour le paradis… Quand les Antillais sont arrivés en France, ils n’ont pas été considérés comme des Français : ils étaient noirs.


Le Bumidom fut, selon vous, une nouvelle forme d’esclavage ?


ALM : Le Bumidom fut le deuxième voyage transatlantique après celui de l’esclavage. Ce qui m’a frappé, moi qui ne suis pas antillais, c’est cette suite de l’exploitation de l’homme par l’homme. Comme les Noirs, qui travaillaient dans les champs de canne à sucre, devenaient un poids - puisqu’il n’y avait plus de travail, et que des mouvements révolutionnaires étaient nés, il fallait faire quelque chose. La traite négrière n’étant plus possible, elle a laissé place à une traite migratoire. Ce qui est condamnable, ce n’est pas que les gens soient venus en France, c’est qu’ils n’aient pas eu le choix. Personne ne quitte son pays avec plaisir. On s’en va de chez soi parce qu’on n’a pas les moyens de faire autrement. Cette politique de migration de masse est honteuse, on leur a même parlé de diplôme de femme de ménage, il fallait oser…

Lire la critique du film ‘L’avenir est ailleurs’

La traite négrière/la traite migratoire : peut-on décemment comparer ces deux moments de l’histoire ?

ALM : Le parallèle que je fais est politique. Bien sûr que les gens ne sont pas partis en tant qu’esclaves, mais politiquement, c’est une exploitation de l’homme par l’homme. On a osé dire aux gens en leur donnant un aller simple : “Allez là-bas, c’est le paradis. L’avenir est ailleurs.” Pourquoi a-t-on intitulé ce film ‘L’avenir est ailleurs’ ? Parce que, après quarante ans passés ici, c’est difficile de retourner chez soi. Le film se termine d’ailleurs par des jeunes d’ici, des descendants de personnes parties par le Bumidom. Ils disent “Je suis antillais”, mais là-bas on ne les reconnaît pas comme des Antillais, et ici on leur dit qu’ils sont noirs. Alors qui sont-ils ?

MR : Césaire a qualifié cette période de génocide par substitution. Il ne faut pas oublier que parallèlement, on encourageait les gens à venir peupler les Antilles. On invitait les “coloniaux” à venir exercer n’importe quel métier. Les sociétés antillaises sont complexes et complexées. Il est vrai que la plupart des gens sont partis un peu honteux. Partir avec le Bumidom était tabou. Cette honte était sociale. Quand on est victime, on a toujours l’impression d’être coupable. Ces sociétés sont issues de l’esclavage, donc sont des sociétés dominées. Cela a donné des individus fiers. On a, comme disait Aimé Césaire, exploré tous les recoins de la douleur. Cela donne une humanité, à mon sens, à nulle autre pareille. Même dans la plus grande des précarités, l’Antillais ne mendie pas.


Quel était l’objectif de ce projet ?


ALM : Ce film stigmatise cette période qui, aujourd’hui, rejoint étrangement l’actualité puisque la question noire est posée avec le concept de minorités visibles. Actualité également puisque ce problème intervient dans la campagne présidentielle avec les propos de monsieur Sarkozy qui veut créer le ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale. Notre film raconte un moment de vie d’homme, et je crois que c’est sa force. Ces gens sont comme moi, comme un Portugais, un Nord-Africain : les gens peuvent s’identifier aux personnages de ‘L’avenir est ailleurs’. Ce sont des gens comme tout le monde dont on a voulu faire autre chose.

MR : C’est hallucinant, moi qui suis un nègre de la République, le discours de Sarkozy m’inquiète énormément. Je n’arrive pas à comprendre que quelqu’un qui risque de devenir président de la République fasse un parallèle dangereux entre immigration et migration. Alors que l’identité nationale, c’est nous tous ! Sarkozy lui-même est hongrois d’origine. Quand quelqu’un comme lui prône ce genre de discours, il souligne que le rejet n’est pas d’ordre culturel mais ethnique. Voilà ce qui est dangereux. Là où le film rejoint aujourd’hui l’actualité, c’est que vous avez devant vous des nègres de la République qui sont plus anciennement français que monsieur Sarkozy. L’identité française est un conglomérat.


Vous vous considérez comme un nègre de la République ?

MR : Oui, complètement. Regardez ce que dit Lilian Thuram dans le film : “Je suis un Français noir, mais je suis un Français.” Il ne faut pas se voiler la face, je n’ai aucune espèce de complexe par rapport au sort que la France a réservé aux miens. Je suis issu d’un peuple qui a beaucoup souffert, comme disait la chanson. Plus de deux siècles d’esclavage ! Et cela fait seulement six ans qu’on a reconnu l’esclavage comme crime contre l’humanité. Et certains, comme Sarkozy et ses amis, nous dénient le droit d’obtenir la possibilité de réparation en connaissance de cette tragédie humaine, qui n’a pas duré un an, deux ans, dix ans, mais plus de deux siècles. Nous étions tous les enfants de la mère patrie, que l’on soit énarque ou centralien. De ce point de vue-là, je suis un nègre de la République.


Quels sont les écueils que vous souhaitiez éviter ?


ALM : Pendant la préparation du film, on a rencontré notamment une ancienne prostituée, ici à Paris, qui n’a jamais plus donné de nouvelles au pays. Elle aurait sûrement accepté qu’on la filme. Nous ne l’avons pas fait car cela aurait été du viol. Elle vivait dans une toute petite pièce, son appartement était décoré de cartes postales des Antilles et de petites fleurs exotiques en plastique. Elle n’avait plus jamais donné de nouvelles, et si nous l’avions montrée cinquante ans après, là où elle vivait, ç’aurait été la honte pour elle.

MR : Dans le film, la prostitution est suggérée, on avait la possibilité de montrer ce phénomène, mais ça aurait cannibalisé le film, on n’aurait retenu que ça, que les femmes finissaient sur le trottoir immanquablement.


Quelles sont les choses qui vous ont le plus marqués lorsque vous avez réalisé ce film ?

ALM : Il y avait souvent des mères célibataires qui partaient par le Bumidom. Arrivées en France, elles trouvaient un travail, qui ne leur permettait pas de faire venir leurs enfants. Mais n’y pouvant plus, elles les faisaient tout de même venir, et dès qu’elles n’avaient plus d’argent, ils repartaient. Les Antillais appelaient ça “les enfants paquets”. C’est le cas de madame Thuram, qui le raconte dans le film. Autre exemple : en France, quand vous êtes citoyens français on vous paye des allocations familiales. Aux Antilles, les allocations familiales ont servi à payer le voyage des Antillais que l’on faisait venir en France ou pour faire le planning familial.


Ce film est-il une tentative d’une universalisation d’un discours ?

ALM : Tout à fait, c’est un discours universel. Hier nous avons fait une projection à Sarcelles, un Africain est venu me dire que c’était son histoire, il n’avait pas connu le Bumidom, mais il a subi le regard dont sont victimes les immigrés et les migrants.


Pensez-vous que ‘L’avenir est ailleurs’ puisse faire évoluer les choses ?


MR : On a fait le film pour que, pour une fois, les Antillais touchent du doigt leur histoire, car ils ne la connaissent pas. Ils ont appris l’histoire des Gaulois, mais leur propre histoire, non. On a envie que les Antillais connaissent leur histoire, et que le public connaisse aussi l’histoire des Antillais. A la projection de Sarcelles, j’ai vu sortir une vieille dame en larmes. Elle s’est souvenue de son histoire. On a fait ce film parce qu’on en a eu envie, et parce qu’il est utile. En apprenant à mieux se connaître, les Antillais vont mieux aimer. C’est le problème du colonisé, il n’aime pas son image. Le fait d’être sur un écran, le fait d’être vu, ne peut qu’apporter un changement.

ALM : La qualité de ce film, c’est que nous n’intervenons pas dedans. Il n’y a que nos personnages qui parlent. Bien sûr, il y a un choix qui est de notre gouverne, mais il n’y a pas un commentaire. Les gens se parlent entre eux. Il n’y a pas non plus d’officiels, nous avons pris le parti de laisser la parole à ceux qui en étaient privés.


« J'ai plié la langue française à mon vouloir-dire

Publié le 20/08/2007 à 12:00 par feobus
Issu d'une modeste famille de sept enfants, Aimé Césaire étudie d'abord au Lycée Schoelcher, à Fort-de-France. Grâce aux conseils d'un de ses professeurs, il obtient une bourse pour partir poursuivre ses études à Paris, au lycée Louis Le Grand.

C'est là qu'il rencontre Léopold Sédar Senghor, avec lequel il fonde, en 1934, 'L'Etudiant noir'. C'est dans cette revue qu'Aimé Césaire emploie, pour la première fois, le mot qui, à lui seul, résumera son combat, tant littéraire que politique : la 'négritude'. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, il publie le 'Cahier d'un retour au pays natal' , texte fondateur à bien des égards, puis rentre en Martinique, pour y enseigner le français. La Seconde Guerre mondiale lui donne l'occasion de forger ses idéaux politiques, la Libération de mettre ces idéaux en pratique.


Pendant plus de 50 ans, il mêle ses activités d'écrivain avec ses mandats de Maire et de Député. Et se bat à la fois pour la reconnaissance de la spécificité et la richesse de la langue de ses ancêtres, et l'indépendance des colonies françaises. Faire prendre conscience au peuple noir de la richesse de ses propres racines : tel est donc, depuis plus de 60 ans, le but premier de l'oeuvre d'Aimé Césaire.

Une oeuvre à la fois littéraire et politique qui prouve que le rêve peut être le moteur de la réalité. Et qu'on peut, en même temps, être fier de son identité, et prôner l'universalité. Aujourd'hui Aimé Césaire s'est retiré de la vie politique, mais reste une figure incontournable de l'histoire martiniquaise et l'un des derniers fondateurs vivants de la pensée négritudiste.

Négritude

Publié le 20/08/2007 à 12:00 par feobus
La Négritude est un mouvement né de la rencontre entre Aimé CESAIRE , Léopold Sédar SENGHOR et du poète guyanais Léon Gontran DAMAS.
Les pensées de ces trois hommes se trouvent au carrefour de trois influences : la philosophie des lumières,le panafricanisme et une petite dose de marxisme à l'africaine. Ils affirment haut et fort la grandeur de l'histoire et de la civilisation noire face au monde occidental qui les avait jusque là dévalorisées. Ils se refusent l'existence d'une essence noire mais veulent faire de leur identité nègre et de l'ensemble des valeurs culturelles du monde noir, une source de fierté. La Négritude, Césaire la définit ainsi : " La Négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture. " écrit-il en 1934 dans la revue L'Etudiant Noir. Ce texte est d’autant plus intéressant que, dans sa brièveté, il contient deux définitions complémentaires du concept. En effet, […] le mot - et, partant, le concept – a un double sens : subjectif et objectif. Pour Aimé Césaire, il s'agit de bâtir une nation et de fédérer un peuple, en rompant un silence collectif. Dans les écrits de Césaire, il aborde le thème du héros noir, du colonialisme, de l'émancipation, de la révolution, de l'Afrique et de la tyrannie. Ils seront co-fondateurs du journal l'Etudiant Noir, en 1935.
Le terme de négritude a été souvent contesté comme mot avant de l’être comme concept. Et l’on a proposé de lui substituer d’autres mots : mélanité, africanité.
Selon Senghor, la Négritude transcende les divisions entre les Arabes, les Négro-Africains et la diaspora et qui annonce l'émergence d'une forte présence noire dans le monde. « La négritude est un fait, une culture. C'est l'ensemble des valeurs économiques, politiques, intellectuelles, morales, artistiques et sociales des peuples d'Afrique et des minorités noires d'Amérique, d'Asie et d'Océanie. » Pour Senghor, la culture noire tire sa force de sa proximité avec la nature et avec ses ancêtres, là où la culture occidentale s'en est coupée; le Noir est intuitif quand l'Européen est cartésien. Cette prise de position a soulevé maintes protestations. C'est ainsi que Jean-Paul Sartre lui-même n'avait pas hésité à parler de « racisme anti-raciste », persuadé que la négritude ne faisait qu'ajouter à la confusion. Mais il avait tort et ne pouvait comprendre que superficiellement. Le tigre a conscience de sa tigritude et cela ne peut être réduite à sa seule essence.

Aimé Césaire revenant sur la Négritude rappelle l'esprit de l'époque : "Imaginez dans les milieux parisiens, deux jeunes nègres qui s'interrogent. Cela, aujourd'hui, paraît évident, mais à l'époque cela ne l'était pas.". Mais avons-nous saisis véritablement la leçon de l'histoire ? Peut-on dire qu'aucune discrimination n'est à l'œuvre aujourd'hui ?
La Négritude comme conscience d'une histoire, d'une civilisation, d'une culture africaine, la Négritude comme combat politique sûr de son droit contre le colonialisme et l'idéologie des races, la Négritude comme philosophie de la réconciliation de l'homme noir humilié et offensé avec lui même. La Négritude c'est cet élan dont à tout moment et à toute époque, nous devrions nous inspirer, cet élan qui a consisté à fissurer irréversiblement le mur des suffisances de l'ethnocentrisme.

Au-delà de son caractère revendicatif, elle a été, elle est une attitude, celle de tous les peuples qui se mettent debout alors qu'insidieusement tout est fait pour leur faire croire qu'ils n'ont plus d'histoire, plus de destin à vivre, "car il n'est point vrai que l'œuvre de l'homme est finie, que nous n'avons rien à faire au monde. Récemment, Aimé Césaire disait: «La culture, c'est tout ce que l'homme a inventé pour rendre le monde vivable et la mort affrontable».

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